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a supressão da (in)utilidade [2017]
[Publication/Edition - 52 pages A5 Format]


A [de]con[struction] of the poem Des livres inutlies by Sebastian Brant (1458-1521) in the Das Narren schyff (The ship of fools) [1494] translated from german by Madeleine Horst in 1977.


Each verse of the poem is extracted from pages of 27 diferent books about methodology like: Descartes, Sade, Bresson, Swift, Breton, Rabelais, Moscoso, Saint Augustin, Mishima, Brecht, Cipolla, Erasmus...

Des livres inutiles

Ce n’est pas sans raison
que je sois le premier
à monter en bateau:
pour moi le livre est tout
et vaut plus que de l’or;
j’en ai de grands trésors
sans en comprendre un mot,
je leur rends des honneurs
en en chassant les mouches.
Au milieu des savants
qui discutent de science,
je tranche de mon haut:
“j’ai tout cela chez moi!”
Mon esprit se nourrit
d’être entouré de livres.
Le vieux Ptolélomée
avait accumulé
tous les livres du monde
qui étaient sa richesse,
ils prenaient de la place
sans lui apprendre rien.
Comme lui j’en ai plein,
mais n’y lis pas grand’chose
A quoi me servirait
de me casser la tête
et d’encombrer mon crâne?
Trop étudier rend sot.
J’ai tout d’un grand seigneur
qui peut payer comptant
la fatigue de ceux
qui apprennent pour moi.
Malgré mon esprit lourd,
entouré de savants,
je place mon “ita”
et sais que “c’est cela”
mais suis heureux qu’ici
l’allemand fasse loi,
car mon latin à moi
ne sort de la cuisine.
Mais je suis très certain
que vinium, c’est du vin,
cuculus, un grand niais
stultus, imbécile
et que c’est moi qui suis
le “Domine doctor!”
J’ai caché mes oreilles
pour qu’on ne pense pas,
en me voyant de loin,
à l’âne du moulin.


Das Narren schyff (La nef des fous) - Sebastian Brant (1458-1521)
(Traduit par Madeleine Horst)


 

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